Sur rendez vous à domicile
06 80 24 59 35
Educateur canin Strasbourg Bas-Rhin Alsace

Le couteau suisse de l’éducation canine

Renouer avec l'esprit canin

Le couteau suisse de l’éducation canine

education canine _ le couteau suisse

Décryptage des comportements fondateurs et incontournables de l’éducation du chiot et du chien

1. Focus / contact visuel

Le contact visuel du chien sur son maître est révélateur de l’attention qu’il lui témoigne et de l’intérêt qu’il lui porte. Les expressions faciales, l’intonation de notre voix et sa musicalité qui plait tant à nos chiens, l’intensité de notre regard sont autant d’éléments qui se concentrent au niveau de notre visage. Il est donc normal que le chien oriente naturellement son regard vers le notre. C’est ce comportement naturel que nous allons codifier de manière à augmenter nos capacités de communication avec l’animal. Mais pourquoi avons nous besoin de cela ? Tout simplement pour obtenir l’attention du chien dans différentes situations et ainsi être certains que notre commandement sera bien perçu.

Au même titre qu’un élève qui bavarde avec son voisin n’entendra pas ce que vient de dire son professeur, un chien distrait, en pleine exploration olfactive, qui fixe un élément en mouvement ou est accaparé par des bruits qu’il essaye de déchiffrer ne sera pas ou peu réceptif au commandement à venir. Un chien obéissant prêt à coopérer est avant tout un chien attentif. Certains le sont déjà à l’unique énoncé de leur nom, d’autres pas du tout. Chez certaines races bergères c’est un comportement inné, comme détecter une piste pour d’autres. Apprendre au chien à nous fixer (de loin ou de près) sur ordre nous permet : de capter son attention, de l’obliger à se contrôler, de dériver son attention d’un élément en mouvement, de l’habituer à demander la permission, d’interrompre un comportement non souhaité etc.

Dans certaines disciplines sportives canines, cette notion de contact est intégrée d’office à d’autres comportements (absences du maître, position de base, suite au pied etc.) car elle témoigne de la présence du chien et de son attention aux commandements du maître. Cette intensité n’est de loin pas demandée aux chiens de compagnie. Mais qui peut le plus peut le moins, pourquoi se priver d’enseigner aux propriétaires de chiens, des concepts éprouvés en compétition, si cela peut contribuer à améliorer leur relationnel avec leur compagnon. Ludique, simple, efficace.

2. Position de base

La position de base symbolise une multitude de choses pour le chien, mais doit n’en signifier qu’une : se tenir assis à hauteur de votre jambe, avec l’attention minimum, le tout défini par vos critères d’exigence. Elle représente le préalable à toute action, de libération, de départ, de franchissement, d’accès au jeu et aux contacts sociaux etc. Elle doit être synonyme de sécurité pour votre chien, de repère, de stabilité et doit toujours être hautement valorisée lors de son apprentissage pour devenir une source de plaisir et de motivation.

Le signal ou commandement qui y est associé, doit être immuable, identique en intonation et en conviction, et le plus important : utilisé à bon escient une fois l’association commandement/comportement réalisée. C’est à dire qu’on ne l’utilise pas si cela n’est pas nécessaire, ou si le chien n’est pas en mesure d’y obéir. Utiliser ce comnandement sans obtenir l’exécution aura pour conséquence de diluer la valeur du signal.

Quand on l’énonce, c’est qu’on l’exige. C’est le comportement fondateur de bien d’autres qui vont suivre, car par un effet de transversalité, ce qui a été bien inculqué et compris par le chien, vous servira pour la construction d’autres comportements. A partir de là, l’acquisition de la marche en laisse ou du rappel seront grandement facilités, car être à proximité du référent en sachant où se placer sera devenu très gratifiant pour le chien.

3. Tenue de place

La tenue de position est l’un des concepts les plus mal compris par les propriétaires de chiots ou chiens et parfois même par certains éducateurs. Il faut distinguer l’apprentissage de la prise de position sur commandement (le chien sait s’assoir ou se coucher sans nous) de la tenue de cette même position. Les deux peuvent s’apprendre simultanément (si l’acquisition de la prise de position s’est faite sans trop de difficultés) MAIS surtout progressivement.

Bien souvent on voit des séquences d’éducation en vidéos ou en direct, où le chiot/chien s’assied ou se couche, est récompensé d’une manière ou d’une autre et se lève de suite après… Mais au fait que travaille t’on ? L’apprentissage des positions ou la stabilité ? C’est là qu’on assiste souvent à des attitudes dénuées de bon sens de la part des propriétaires : répétition de l’ordre sur un ton plus ferme, des « non » à n’en plus finir, des « tu restes » ou « pas bouger » accompagnés de la gestuelle de blocage qui va bien, même des pieds sur la laisse pour empêcher le chien de se relever s’il était couché, à son plus grand étonnement ou désarroi, se demandant ce qu’il a bien pu faire de mal…

Normal, on ne lui a pas appris ce qu’on attendait de lui. Dans d’autres cas, on voit le maître qui s’éloigne en répétant x fois l’ordre de fixation alors que tout commandement ne s’énonce qu’une seule fois… et surtout pas à distance pendant la phase d’apprentissage de la tenue de place. Il faut habituer méthodologiquement le chiot au principe suivant : ordre de position vaut immobilité. S’assurer qu’il le comprenne et qu’il l’exécute par sa propre volonté.

C’est un processus graduel qui fait d’abord appel à la compréhension de l’animal et à des techniques bien maîtrisées. La stabilité se gagne par seconde, en respectant le principe de la règle des 3D (dissocier Difficulté, Durée, Distance), en travaillant soit au clicker, au leurre inversé ou en retardant progressivement la validation et la récompense. A partir de là, avec patience, progressivité et cohérence, votre chien comprendra qu’il doit tenir la position demandée dans un espace temps jalonné par : 1. le commandement initial de mise en place et 2. le signal de libération ou le commandement suivant.

Tous les sparadraps, emplâtres, béquilles du type « reste ! » « pas bouger ! » deviennent totalement inutiles. Et pourtant ils sont encore omniprésents dans 90% des programmes que l’on présente sur les sites d’éducation canine, peut être pour une meilleure compréhension de la part du lecteur. Si la qualité de l’enseignement vous apporte fiabilité, et confiance en votre chien, il n’est pas nécessaire d’y rajouter un cadenas. Ce qui peut varier ce sont les occasions durant lesquelles vous allez utiliser la tenue de place : le « couché de travail » en sphinx pendant vos exercices d’obéissance, le « couche » ou « repos » en pique-nique ou au restaurant, le « panier » ou « ta place » à la maison, pourvu que le commandement qui y est associé soit assez représentatif pour le chien… A partir de là, il saura quoi faire et attendra votre signal pour pouvoir quitter sa place.

L’acquisition de ce comportement à toute sa place dans le couteau suisse : il permet de travailler sereinement le détachement du chiot en présence des maîtres et le prépare ainsi à leurs absences futures. Pouvoir assigner à « résidence » un chien ou un chiot, pendant que ses maîtres bougent, se déplacent à leur guise, est une des façons naturelles de construire une relation basée sur le respect, l’autorité naturelle, et de réussir l’insertion hiérarchique de son animal dans le foyer.

4. Rappel

Le rappel aurait pu être placé en 3 ème position tant son apprentissage est important, nécessaire, vital. Pour certains chiens c’est une formalité depuis tout petit, pour d’autres ça ne signifie pas grand chose… Il y a autant de qualité de rappels que de races de chiens, de tempérament, de maîtres, de méthodes d’apprentissage. Avant tout c’est de la qualité du relationnel que va dépendre la fiabilité de votre rappel, puis de la précocité de l’apprentissage, de la valorisation de ce comportement, et par après de la notion de devoir.

Que doit signifier le rappel pour un chien ? un signal de ralliement, une injonction de rejoindre le groupe car il y a danger etc. Mais au-delà de l’apprentissage, du lien affectif, qu’elle est la représentation mentale que se fait le chien de son maître et de leur relation ? Est-elle claire ? Solide ? À toute épreuve ? Mon chien m’aime, mais dehors quand je l’appelle il ne revient pas… à la maison il le fait bien… Êtes vous le protecteur de votre chien ou pensez vous qu’il doit vous protéger ? Êtes vous la clé d’accès aux différents plaisirs de votre chien ou arrive t’il à obtenir ou se satisfaire sans vous ? Comment qualifierez vous votre leadership ? De plus, s’il n’y a pas de fiabilité d’exécution d’ordres basiques à la maison, aucune chance d’avoir une fiabilité au rappel à l’extérieur en cas de fortes stimulations.

Un rappel de qualité c’est pouvoir stopper son chien en pleine course derrière un lapin ou autre proie en mouvement. C’est la puissance de l’acquis vs la force de l’inné. C’est rare et heureusement cela n’arrive pas tous les jours. Mais ça existe, si les interdits ont toujours été respectés, les désobéissances relevées et signifiées… Cela demande une cohérence de tous les instants, depuis la première fois où le chiot a posé ses pattes chez vous. Alors rappelez intelligemment, soyez proactifs, mettez votre chien en situation de répondre favorablement à votre rappel, valorisez ce bon comportement, conditionnez le rappel au sifflet et surtout ne le privez pas de liberté par crainte d’une fugue, mais sécurisez en longe et construisez petit à petit la fiabilité de ce commandement.

5. Cessation

C’est le fait de lâcher ce que le chien tient en gueule au premier ordre. Un jouet, un boudin, un tug, une balle, un objet ou aliment ramassés au sol. Comme beaucoup d’autres apprentissages, il faut utiliser la notion de symétrie. Pour pouvoir lâcher sur ordre, il faut apprendre à prendre, saisir sur ordre. Associer le commandement de prise quand la gueule se ferme sur l’objet, associer le commandement de cessation quand le chien lâche l’objet… Le timing est très important. Pour faciliter l’apprentissage, l’action se fait en utilisant deux jouets identiques, en pratiquant l’échange d’un jouet avec l’autre. Selon le principe de la proie vivante proie morte, c’est le jouet qu’on agite qui va déclencher la prédation et le lâcher de l’autre jouet. On profite de ces 10 èmes de secondes d’intervalle pour intégrer l’ordre de cessation.

Une fois acquis, on transpose sur un seul jouet… la récompense pour avoir lâché est de pouvoir ré-engueuler à nouveau et de continuer le jeu. L’acquisition de ce comportement renforce le leadership du maître, évite les conflits et l’escalade, prévient l’appropriation d’objets. Les jouets appartiennent au maître. Le jouet lâché par le maître doit être rendu, rapporté au maître. C’est une bonne façon de tester l’équilibre caractériel de certains chiens. La fiabilité de ce commandement permettra de faire lâcher rapidement tout ce que le chien prend en gueule… N’oubliez pas de le payez s’il obtempère… pour renforcer ce bon comportement.

6. Désengagement/renonciation

Dernier comportement fondateur : la renonciation. Autant le commandement de cessation va permettre de faire lâcher ce que le chien tient déjà en gueule, le commandement de renonciation va lui interdire de le prendre, saisir, mordre etc. Les chiots en phase d’exploration orale sont de vrais aspirateurs. La mise en place précoce de ce commandement permettra d’éviter bien des désagréments, les plus graves pouvant conduire à l’occlusion intestinale en cas d’ingestion accidentelle de corps étrangers.

Si on reprend notre principe de symétrie, on pourrait l’exprimer par : renoncer, c’est gagner. En mettant en place des renforcements différentiels, le chien obtient quelque chose de vous en renonçant à ce qu’il voulait saisir, chasser… ou pourra mieux gérer sa frustration en lui permettant de poursuivre la séquence comportementale mais d’une autre manière.

Utilisé en techniques de rééducation, pour les chiens réactifs, agressifs etc. Ce même principe repose essentiellement sur la mise en place d’un comportement de substitution, différent voir incompatible avec le comportement non désiré.

En conclusion, la mise en place précoce des ces comportements fondateurs vous permettra d’obtenir une progression fluide dans l’éducation de votre chiot/chien. Ils font partie (avec d’autres) de notre programme chiot ou chien débutants. Alors mettez toutes les chances de votre côté et ne partez pas à l’aventure sans votre couteau suisse… 😉

Canemspirit – Education canine & comportements canins